Auteur
: mimi yuy
Email
: mimimuffins@yahoo.fr
Origine
: I’ll (Génération Basket)
Disclamer :
Aucun des personnages ne m’appartient
Genre
: Une amorce de romance à venir ^_^’’
Pour information, cette fic a
pris naissance, il y a de cela plus d’un an, suite à la lecture intense de fanfics sur le manga I’ll. A cette époque, je me souviens
parfaitement que le thème principal m’était largement inspiré de plusieurs fanfics lues et dont la trame était similaire, sans me
convenir totalement pour autant. Aussi par avance je m’excuse de mon
« manque d’originalité ». Je tiens juste à ajouter que cette One Shot sera suivie d’une seconde qui rendra l’ensemble moins
« identique » aux histoires qui m’avaient ainsi inspirées ^-^
Pauvre petite fille riche
Les garçons jouaient depuis
plus d’une heure sur le terrain de basket quand Hitonari
las des passes tordues de son partenaire de jeu, exprima toute sa colère de
devoir jouer avec pareil incapable. Comme à l’accoutumer, Akane
n’attendait que cet instant pour laisser émerger son caractère impulsif de
mauvais joueur et brailler un peu plus fort avant que tous deux n’en viennent
aux mains et aux mots qui blessent. Si bien que peu de temps après, suite à une
énième remarque acerbe de son co-équipier, Hitonari
abandonna l’idée de lui faire entrer un brin de bon sens dans son jeu.
A quoi bon perdre son temps à
vouloir faire entrer quelque chose dans cette tête de pioche…
S’éloignant du conflit,
l’adolescent partit vers les vestiaires.
L’heure avancée avait depuis
longtemps sonnée la fin de leur dure journée de labeur.
Finalement changé, le blond
buvait quelques gorgées d’une canette de soda juste extraite du distributeur,
se rafraichissant du liquide sucré et gazeux, quand une main vint la lui chiper
sans vergogne. Pour ne pas changer, Akane se
désaltérait à son tour avant de faire passer son bien aux autres joueurs de
l’équipe.
- Je te rappelle qu’elle
était à moi cette cannette ! Qui te permet de me la piquer pour la refiler
aux autres ? Si vous avez soif, rien ne vous empêche de vous en acheter une ou
de vous contenter de l’eau du robinet
- Pauvre petite fille
riche ! On va te plaindre tiens !
- …
- Tu vies aux crochets de tes
parents avec plus d’argent que nous n’en auront jamais, alors te plains pas trop
non plus !
- Je ne me suis pas plaint.
- Bah voyons et c’était quoi
ce numéro de veuve épleurée à qui ont vient de voler
son héritage !?
- Quoi ? J’ai juste…
Ne voulant finalement pas
prolonger cette discussion qui ne faisait que lui rappeler son statut actuel de
paria dans sa propre famille, Hitonari ne renchérit
pas. Au lieu de cela, il se détourna de ces pique-assiettes pour finir de
fermer son sac de sport et sortir des vestiaires.
Il avait envie de rentrer.
D’autant plus qu’il ne se
sentait pas bien ce soir. Les quelques gorgées de soda but avant qu’on ne
l’interrompe n’avaient pas suffit à faire passer le goût amer présent dans sa
bouche. Ajoutant à cela une petite douleur à la cheville due à une chute lors
du combat ayant sonné la fin de l’entraînement, il ne se sentait vraiment pas
au mieux de sa forme.
Il sortait finalement du
gymnase quand Akane
le rejoignit au pas de course.
- Tu ne fais pas la gueule au
moins ?
- Non.
- Mouais. Tu viens manger un
bout avec nous tous ? On va faire plaisir à Sumire
pour une fois et aller au Mac Do
- Pas ce soir.
- Et après tu me dis que tu
ne fais pas la gueule.
- Ecoute, je suis juste
fatigué et j’ai la cheville qui me tire un peu. Je préfère rentrer que de
traîner toute la soirée au risque de l’enflammer.
- Ca va ! Pas la peine
de m’agresser non plus. Chochotte !
Sur ces mots Akane lui laissa prendre de la distance attendant les
autres joueurs.
- Il ne vient pas !
Monsieur nous boude.
Non, il ne viendrait pas ce
soir. De toute façon, quoiqu’ils en disent, lui n’avait plus l’argent
nécessaire pour ce genre de sortie. Si un bol de ramen
battait toute concurrence rapport qualité prix, il n’en était rien avec les
enseignes de marques étrangères. Or son budget nourriture était au plus bas et
sa paie ne tomberait que la semaine prochaine.
Enfin de retour chez lui,
l’adolescent, progressa dans son studio sans prendre la peine d’allumer les
lumières. Se déchaussant mécaniquement, il balança dans un coin son sac de
cours sur celui de sport avant de se diriger vers son canapé-lit de type futon,
des pensées plein la tête.
Il allait falloir qu’il pense
à aller faire une lessive durant le week-end, il n’avait plus de chemise
propre.
Fatigué, il se laissa tomber
sur son lit.
Il voulait juste dormir.
Et accessoirement oublier
l’espace d’un instant tous ce à quoi il devait penser à longueur de temps…
Quand il rouvrit les yeux, Hitonari perçu les faibles lueurs de la lune.
Il devait vraiment être
épuisé pour s’être endormit si rapidement en rentrant chez lui.
N’ayant pas la force de se
lever pour se faire à manger, il resta allongé, sans bouger, laissant juste son
esprit vagabonder autour de ce qu’était devenue sa vie depuis plus de six mois.
Ils avaient raison de dire
qu’il n’était que le fils d’une famille riche.
Il ne pouvait pas enlever le
fait que son père lui payait le loyer de ce studio.
Jusqu’à quand profiterait-il
de cette clémence ? Ca, il l’ignorait.
Mais tout portait à croire
qu’il ne faudrait pas grand chose pour qu’il perde ce
dernier lien le rattachant encore à sa famille.
Depuis quand ne les avait-il
pas vu d’ailleurs ?
Il avait croisé son père et
son frère à l’occasion des matchs régionaux deux mois plus tôt. Quant à sa
mère. Cette dernière ne sortant pas de chez elle, il l’avait vu pour la
dernière fois, le jour où il avait fait son sac pour venir s’installer ici.
Déposé-là, devant la porte par son père, tel un sac de linge sale qu’on
abandonne. Cela faisait presque un an maintenant.
Soupirant, il enfouit son
visage dans le coussin.
Il avait faim.
Et chaud aussi…
Mais pas la force de soulever
un doigt.
Demain.
Refermant ses paupières, Hitonari s’endormit à nouveau.
La journée du samedi débuta
pour lui étrangement.
Il se sentait comateux, comme
englué dans un cocon.
Il était nauséeux aussi.
Si bien qu’à peine avait-il
mit un pied hors du lit qu’il se précipitait dans sa petite salle de bain, y
vomir.
C’était bien sa veine d’être
malade.
Il avait du manger un truc
avarié l’avant veille dans cette drôle de gargote à la propreté plus que moyenne.
Ca lui apprendrait de suivre
les plans foireux de ce crétin d’Akane !
Soupirant, il se traîna à
nouveau dans son lit
Après les vomissements, c’est
tout son corps qui tremblait de froid.
Il aurait fallu qu’il aille
se faire chauffer un peu d’eau pour un thé.
Ca aurait pu le réchauffer.
Ca et un bol de nouille
chaude.
Hum... des ramen.
Finalement, c’était une
mauvaise idée de penser à la nourriture.
Cela venait de raviver son
envie de vomir.
Tombant à moitié du lit, il
sentit une douleur violente partir de sa cheville pour remonter jusqu’à l’aine.
Il avait oublié qu’il s’était
fait une petite entorse la veille.
Point positif, la douleur
avait été si violente que l’envie de vomir ses tripes était aussitôt passée.
Du moins quelques secondes.
Le seul fait d’y penser et
cela avait été trop tard.
Il n’avait pas réussi à
atteindre les toilettes à temps.
Heureusement, n’ayant rien
avalé la veille, il ne vomissait plus que de la bile.
Se reposant adossé à un mur,
non loin de la tache sur sa moquette, il se recroquevilla dans une volonté de
garder au maximum le peu de chaleur dégagé par son corps.
Il voulait juste une accalmie
de quelques minutes.
Quelques minutes pour se
reprendre en main.
Malheureusement, ces quelques
minutes ne furent pas offertes, son estomac le rappelant à l’ordre tout
aussitôt…
*-*-*-*
Rentré tard de sa soirée
entre potes, Akane se leva ce samedi peu avant midi
pour retrouver sa mère dans leur salon. Cette dernière n’étant pour une fois pas
de garde durant le week-end, s’activait autour d’une marmite.
- Qu’est-ce que tu
fais ?
- Shabu
shabu [1]. Ca te dit ?
- Et comment !
Affamé rien qu’au nom du plat
qu’ils allaient dévorer, le jeune homme la rejoignit pour l’aider à finir de
découper viande et légumes.
Il appréciait ces moments en
sa compagnie.
S’ils se disputaient comme
dans toutes les familles, ils n’en partageaient pas moins des liens très forts.
D’autant plus fort depuis la
perte douloureuse du chef de famille.
A cette pensée, Akane observa sa mère avec reconnaissance et admiration.
Elle avait été forte pour
deux à cette époque. Seule avec un enfant en bas age, elle avait su affronter
les évènements et les sortir d’un gouffre financier. Et ce, malgré la tragique
perte de l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde.
Serait-il un jour capable de
faire face à une pareille perte à son tour ?
Il espérait que non.
Comme il priait pour que ce
genre de journée soit encore nombreux avant qu’il ne perde aussi sa mère.
- Tu sembles bien songeur. A
quoi penses-tu ?
- Au jour où tu mourras.
La conséquence de cette
réponse irréfléchie fut une taloche sur le crane.
- Rêves pas sale môme !
Tu devras me supporter encore pas mal de décennie !
Riant de sa méprise, Akane râla pour la forme, sachant pertinemment que sa mère
ne lui en voudrait pas pour si peu.
*-*-*-*-*
Le week-end avait été
reposant et bien agréable.
Depuis quelques jours, le
temps était au beau fixe et la température extérieure en constante
augmentation.
Un temps à sécher les cours
pour profiter du vent doux sur le toit de l’école.
La matinée passée, Akane se surprit de n’avoir toujours pas croisé Hitonari dans les parages.
- Qu’est-ce qu’il fou ce
con ? Je parie qu’il est partit pour glander toute la journée.
Pour s’en assurer, il alla
voir ses camarades de classe qui bien que surpris de ses questions lui
assurèrent que personne n’avait vu le blond de la matinée.
La journée de cours terminé
et l’entraînement fini, il n’y avait toujours pas eu trace d’Hitonari au lycée.
- Akane !!
- Hm ?
- Il est où Hitonari ?
- Comment tu veux que je le
sache, la vieille ! Aiii !
- On me parle autrement jeune
homme.
- Ca va ! Pas la peine
d’être si violente !
- En attendant, tu vas me
faire le plaisir de passer le voir et de lui dire de se bouger pour être
présent demain à la première heure ! C’est compris ?
- Ouai…et
pourquoi moi d’abord ?
- C’est toi qui l’a poussé à rejouer au basket, alors tu l’assumes !
Soupirant pour la forme,
c’est surtout en proie à la curiosité qu’Akane se
pressa de se rendre jusqu’au domicile de cet idiot de blanc bec !
Arrivé devant la porte du
studio, il y tapa quelques coups secs et rapides.
Ce type avait vraiment une
chance pas croyable de pouvoir déjà vivre seul à son age, loin de toutes les
contraintes parentales.
Il pouvait suivre ses propres
horaires, faire ce qui lui plaisait, ne manger que lorsqu’il le souhaitait.
Et à évidence sécher le cours
pour partir se promener quand bon lui semblait.
Personne ne venant lui
ouvrir, Akane en
déduisit qu’Hitonari n’était pas chez lui quand un
bruit sourd parvint de derrière la porte.
- Hitonari ?
T’es là ?
A défaut de réponse, Akane entendit à nouveau quelques bruits moins violents et
brutaux que le premier.
Qu’est-ce qu’il fichait
derrière cette porte ?
- Bon, si t’es
pas fichu d’ouvrir la porte pour cause de présence féminine, suffit de me le
dire hein !
Après tout, ils se pressaient
peut-être de se rhabiller pour être décent.
Amusé par cette idée, Akane se fit surprendre par la porte subitement
entrouverte.
- Qu’est-ce que tu me
veux ?
- T’apporter tes devoirs mon
enfant. Qu’est-ce que tu crois crétin ? C’est la vielle qui m’envoi te
botter le cul pour avoir sécher l’entraînement. Et ça te dérangerait de me
laisser entrer ! On ne parle pas à ses visiteurs caché derrière une porte
à peine entre-ouverte quand on les connait. Je ne suis pas un marchand de tapis
à ce que je sache.
- Ca, ça reste à voir. Pour
le reste, je n’étais pas en forme. Pas de quoi venir tambouriner à ma porte
comme un malade. J’appellerais Minefuji demain si je ne reviens pas.
- Pourquoi tu ne reviendrais
pas demain ?
- Je te l’ai dit, je ne suis
pas en forme. Et puis, laisse tomber Akane. Soit
sympa et casses-toi de chez moi.
Soupirant de ne pas voir le
blond à travers le fin filet de la porte, Akane
allait repartir comme on le lui demandait si gentiment quand il fut pris d’un
doute. Pourquoi, Hitnari ne lui ouvrait-il pas ?
Revenant sur ses pas, il eut juste le temps de glisser son pied dans
l’embrasure de la porte avant que son coéquipier ne la referme.
- J’ai soif ! Après tout
ce trajet qu’on m’a forcé à faire par ta faute, tu pourrais au moins m’inviter
à boire un verre.
- Je n’ai plus rien. Va boire
chez toi.
- Hitonari,
laisse moi entrer.
- Casses-toi !
Repoussant la porte de ses
maigres forces, le blond ne fit pas le poids face au coup d’épaule rendu par Akane.
Repousser avec violence, il
cria de douleur quand la porte vint finalement percuter sa cheville
douloureuse.
Allongé au sol où il était jusqu’alors
assit, le garçon serrait sa cheville douloureuse de ses deux mains, tachant par
ce geste de minimiser une douleur trop vive à son goût.
Ayant voulu se lever pour
savoir qui venait le voir, il avait chuté de son lit se réceptionnant par
malheur sur une cheville déjà bien abîmée.
- Maudit sois-tu crétin d’Akane !! Tu vas me laisser tranquille oui !
Entrant enfin dans son antre,
Akane en resta sans voix et sans air.
- Qu’est-ce que ça chlingue
ici ! T’as laissé un rat crevé dans ton évier ou quoi ? Dire que la
dernière fois c’était super classe, tu me déçois. Finalement, entre deux
passages d’une femme de chambre, tu ne vaux pas mieux que moi question ménage.
Baissant le regard vers son
camarade de classe dans l’attente d’une contre attaque verbale, Akane eut une surprise de taille.
Hironari était roulé en boule à l’évidence toujours en proie à
une violente douleur.
Son corps était en sueur, et
si sa mémoire était bonne, il portait toujours les fringues qu’il avait le
vendredi en partant du lycée.
Finalement inquiet pour son
ami, le brun s’agenouilla à ses cotés.
- Qu’est-ce que t’as à resté
là ? Lève-toi Hitonari !
Hitonari ne l’ayant pas écouté, ce dernier serrait toujours
avec force sa cheville.
Le voyant, Akane, le força à repousser ses mains pour voir l’étendu
des dégâts.
- Comment t’as fait ton
compte !? C’était tout au plus qu’une petite foulure vendredi soir. Une
journée bandée et il n’y paraissait plus rien. Maintenant, enflée comme elle
est, ça va te prendre plus d’une semaine d’immobilisation totale !!
Akane frôlant la cheville enflée du double de son volume
normal, Hitonari hurla de douleur.
- C’est
pas vrai ! Tu ne peux pas prendre un cachet contre la douleur si t’as si
mal.
- J’en n’ai pas.
- Fallait aller en acheter
alors.
- Je ne peux pas marcher
connard !
- Et le téléphone, il te sert
à quoi ?
- Je n’ai jamais eu le
téléphone ici !
- Va pas me dire que t’as pas
de portable comme tout bon gosse de riche ?
- Désolé de te décevoir, mais
non. Je n’en ai pas.
- Et comment tu fais d’habitude !
- Putain ! J’appelle
d’une cabine téléphonique Crétin !
Il l’agaçait à avoir réponse
à tout.
- Du coup, t’attendais juste
que ça passe, peut-être ?
Hitonari allait lui répondre avec force, quand un nouveau
spasme de douleur le prit en traître.
Il n’aurait pas du s’énerver.
Cela ne reprenait plus que lorsqu’il perdait son calme.
Si seulement Akane l’avait laissé dormir. Il ne serait pas dans cet
état.
Attrapant juste à temps, une
bassine qu’il n’avait pas encore pu vider, Hitonari
laissa échapper de ses lèvres une bile toujours plus douloureuse à extraire.
Repoussant un peu le
récipient odorant de son visage, il laissa sa tête lourde retomber sur le sol,
le temps qu’il reprenne un peu son souffle.
- T’es malade ?
- A peine.
- Qu’est-ce que t’as ?
- J’sais
pas. Sûrement une gastro. Alors casse-toi. Parce que
si t’étais pas au courant, c’est contagieux.
- Depuis quand ?
- Quoi ?
- Depuis quand t’es
malade ?
- …
- T’es rentré vendredi parce
que tu te sentais pas bien. C’était ça ?
- Gagné Sherlock Holmes. Vous
avez le droit de partir à présent !
Un regard à l’appartement, et
Akane, vit dans un coin les affaires de classes et de
sport du blond.
La cuisine impeccable
démontrait que personne ne l’avait utilisé depuis longtemps.
Quel malade ferait consciencieusement
sa vaisselle ?
Le lit était dans une
pagaille sans pareille.
L’appartement infectait
l’odeur de vomissure et de la sueur dans une atmosphère suffocante.
Sans parler des vêtements
portés par le garçon qui infestait tout autant.
Pour couronner ce tableau
idyllique, Hitonari tremblait comme une feuille,
affichant une mine plus pâle qui ne l’avait jamais été.
- T’es pâle comme un mort.
- Désolé de te faire peur.
Posant le dos de sa main sur
le front en sueur d’Hitonari, Akane
le sentit frigorifié.
- Fais chier !
Reculant de ce désastre
ambulant, Akane, posa son sac dans un coin et sa
veste par-dessus. Retroussant ses manches, il s’approcha à nouveau du blond
qu’il prit sans plus de protocole dans ses bras pour le soulever comme il
pouvait et l’entraîner jusqu’au lit.
- Mais qu’est-ce que tu
fiches !?
- Toi tu la fermes ! Je
ne veux rien entendre pour l’instant.
- Tu te prends pour qui pour
me parler sur ce t... !
Les yeux noirs de colère du
brun fit taire aussitôt le jeune malade.
S’il voulait jouer au
sauveur, grand bien lui fasse, lui n’avait rien demandé.
Décidant de l’ignorer, Hitonari, se mura dans le silence voulu par son camarade,
se couchant dos à lui dans son lit. Il voulait l’ignorer mais les bruits qu’il
entendait ne cessant de le stresser, il finit par se retourner pour savoir ce
qu’il faisait une bonne fois pour toute.
Akane sortant de sa salle de bain, les manches remontées au
plus haut, il prit peur.
Ce fou revenait vers lui avec
dans les yeux une lueur résolue des plus inquiétantes.
- Contrairement à l’ensemble
de cette piaule, ta salle de bain est enfin propre. Je ne te raconte pas
comment c’était. J’ai du tout désinfecter à l’eau de javel. Maintenant, c’est à
ton tour !
- Mon tour de quoi ?
- De te décrasser, gros porc.
Tu chlingues à 2 km à la ronde.
- Je ne te permets pas.
Sauf que la volonté de
l’esprit et sa force physique pour se soustraire aux bras puissants qui
venaient de l’emporter étaient à mille lieux l’une de l’autre.
- Et pas question que tu la
joues jouvencelle effarouchée ! Je te signale qu’on se voit à poils tous
les soirs de la semaine dans les douches du vestiaire !
Ceci étant dit, Akane ne mit que quelques minutes pour le déshabiller
entièrement et le plonger dans un bain moussant rempli au ras bord.
- Tache de ne pas t’endormir
et de frotter ta crasse.
Le laissant seul sur ce fait,
Akane partie aérer en grand la pièce à vivre.
S’il avait mis le chauffage
dans la salle d’eau et plongé le malade dans une eau chaude pour lui faire
reprendre un peu de couleur, il fallait absolument remettre un peu de propreté
en ce lieu.
Ouvrant en grand les
fenêtres, il regroupa, linges, draps et fringues encrassés dans un coin où
était déjà entreposé du linge sale.
Mis à part cela et quelques
objets éparpillés qu’il posa sur les étagères, le lieu était finalement
toujours aussi bien rangé.
Alors il prit une éponge et
bassine de savon pour shampouiner la moquette qui le nécessitait grandement.
Heureusement qu’il faisait
encore doux malgré la tombé du jour.
Le canapé-lit à nouveau fait
de draps propres, il trouva dans une armoire bien vide quelques vêtements
amples en la présence d’un pyjama en coton.
C’était bien un gosse de
riche pour porter ce genre de vêtements occidentaux alors que monsieur tout le
monde portait toujours des Yukata.
Il rentra finalement de
nouveau dans la salle de bain pour y trouver le blond endormit.
Ne voulant pas tomber dans la
pitié, il secoua rudement le garçon pour le réveiller.
- On se réveille la-dedans.
- Hum ?
Réveillé par surprise, Hitonari, se sentit aussitôt prit d’un spasme.
Le voyant venir, Akane lui tendit aussitôt, une bassine propre sous ses
lèvres.
Mais rien ne sortit.
- Ca va mieux ?
- Hm.
A l’évidence, la brutalité
n’était pas une bonne idée.
- Je suis désolé. Tu devrais sortir
maintenant. Je te pose des fringues propres sur l’évier.
- Merci.
N’arrivant pas à se relever
seul, Hitonari s’en voulu, mais il n’avait pas
vraiment le choix.
- Akane.
- Oui ?
- Tu… tu pourrais… ?
Tendant ses bras vers le
brun, ce dernier eut la gentillesse de comprendre.
- Oh… Bien sur.
Le sortant de l’eau sans
aucune difficulté, Akane le posa en position assise
sur le bord de la baignoire.
- Prend ton temps, je
reviens.
Aussitôt de retour dans la
pièce à vivre Akane, referma les fenêtres et sortit
d’un coin, le chauffage d’appoint aperçu l’hiver dernier lors d’une visite de
passage. Il l’alluma près du lit pour réchauffer l’atmosphère, pendant qu’il
partait faire chauffer de l’eau pour le thé.
La bouilloire branchée, il
retourna dans la salle de bain, pour y voir le blond se brosser les dents. Rien
d’étonnant à cela quand il devait avoir le goût acre et amer de la bile dans la
bouche depuis plus de trois jours.
Le soutenant le temps qu’il
se rince la bouche, il le guida ensuite d’un bras autour de la taille pour qu’à
cloche pied, il rejoigne la pièce à vivre et s’assoit sur le rebord d’un lit
tout frais et chaud.
- Qu’est-ce qui t’as prit de
faire le ménage ?
- Je n’allais pas rester ici
dans cette puanteur.
- Je ne t’ai pas demandé de rester
à ce que je sache.
- Tu me devais un
verre ! Alors comme t’as mis plus d’une heure pour prendre ton bain,
fallait bien que je m’occupe.
Laissant tomber cette
réflexion stupide, Hitonari n’en profita pas moins de
ce retour à un air frais et respirable.
Alors qu’il en fermait les
yeux de bien être, son ventre cria bruyamment de famine.
- T’as faim ?
- Qu’est-ce que ca peut te
faire.
- Je n’ose même pas poser la
question, mais aux vues de ce que tu rends, tu n’as pas mangé depuis
quand ?
- J’ai pu manger quelques
biscuits hier.
- T’as bu un peu au
moins ?
Montrant une bouteille
presque vide laissée près du lit, Akane comprit que
ce n’était rien face au besoin que nécessitait un corps souffrant d’une gastro.
Pas étonnant qu’il l’ait
sentit si léger quand il l’avait prit dans ses bras.
Pour l’avoir déjà soulevé
lors de combat au lycée, il pouvait estimer une perte d’au moins trois bons
kilos en trois jours.
Voyant les yeux fatigués et
les lourdes cernes de son ami, Akane
sentit son cœur se serrer.
Pourquoi n’avait-il pas
appelé à l’aide durant ce week-end au lieu de faire face seul à sa maladie et
cheville blessée ?
Soupirant, le brun partit
chercher l’eau sifflante pour faire le thé.
- Tiens.
- Merci.
Prenant le mug entre ses mains gelées, Hitonari
en soupira de bien être.
Il en avait rêvé depuis si
longtemps.
Dégustant chaque gorgée, il
ne prit pas conscience de l’absence du brun à ses cotés.
Dans la cuisine, ce dernier
vérifiait la cuisson de son faitout de riz blanc.
Un classique quand on avait un
désordre intestinal de son ampleur.
Ce n’était pas foncièrement
le plus appétissant, mais dans son cas, ça avait le mérite d’être inratable.
- Tiens.
Hitonari n’avait pas terminé son thé qu’il vit un bol brûlant
de riz devant les yeux.
Aussitôt posé dans ses mains,
il sentit son estomac se révulser.
- Non.
- Mais tu as faim et…
- Je ne peux pas.
Ne pouvant finir sa phrase, Hitonari voulu fuir du lit pour vomir dans les toilettes
mais il avait encore oublié sa cheville. Akane le
rattrapa de justesse, le soutenant doucement tout en apportant de nouveau
devant lui, la bassine où il cracha le peu de thé but.
- Ca va aller.
- Non…
- Mais si, tu vas voir.
Sachant qu’il n’avait pas
d’autres alternatives, Akane enfouit le garçon sous
les draps du lit pour qu’il se calme un peu et se repose.
- Je vais prendre tes clefs
pour acheter de quoi te soigner et je reviens. Ok ?
- ...
N’ayant pu lui répondre, trop
perdu dans sa souffrance, Hitonari s’endormit sous
une caresse du brun sur ses cheveux fins.
A peine sortit du studio, Akane se pressa de trouver une cabine pour téléphoner à sa
mère.
En principe, elle terminait
l’un de ses services avant de reprendre le prochain en début de nuit.
- M’an !
- Qu’est-ce que tu me veux
encore ?
- J’ai besoin d’aide.
*-*-*-*
Hitonari se sentait bien.
Une main apaisante lui
caressait le front avec une telle douceur…
Ouvrant des yeux fiévreux, il
perçut les contours flous d’une femme.
Etait-il possible que…
- Maman ?
- Comment te sens-tu ?
Ca ne pouvait être qu’un
rêve. Jamais elle ne serait venue. Comment aurait-elle seulement pu savoir
qu’il avait besoin d’elle ? N’osant y croire mais ne pouvant renier le
plaisir de sa présence à ses cotés, Hitonari du
pourtant se rendre très vite à l’évidence. C’était effectivement une erreur. La
femme penchée à ses cotés n’était pas sa mère.
- Qui êtes-vous ?
- Je suis la mère de ce
crétin d’Akane. Trop paniqué à l’idée de te donner un
médicament non adapté, il m’a appelé pour venir te voir. Je suis infirmière.
- Il ne fallait pas vous déplacer
pour moi madame. Ca va aller. Je n’ai besoin de rien.
- Moi je dirais tout le
contraire. Alors tu vas commencer par avaler ça.
- Ca ne servirait à rien, je
n’arrive à rien garder. Ca finira bien par passer tout seul.
- Je ne crois pas non. Et
c’est justement fait pour calmer définitivement ton estomac. Avec ça, tu
pourras enfin manger dans un petit quart d’heure. En attendant, je t’ai fait
une transfusion de glucose. C’était le seul moyen de te réhydrater au plus
vite. C’est au retour à un taux plus convenable d’eau et de sucre dans ton
corps que tu dois ressentir la sensation d’être réveillé.
- Ah.
- Je pense que tu seras mieux
pour avaler ce verre d’eau, en position assise.
Relevant l’adolescent avec un
geste sûr et professionnel, la mère d’Akane, lui
tendit trois médicaments.
- Un pour la douleur, un pour
calmer les spasmes de ton estomac et le dernier pour lutter contre le virus qui
te dévore les entrailles.
- Merci.
Avalant, les trois cachets, Hitonari pria tous ses Dieux pour que son estomac les
accepte le temps qu’ils se dissolvent dans son sang.
- Le secret c’est aussi de ne
pas s’agiter. Si tu restes calme et confiné dans un cocon de chaleur, ça
devrait déjà aller bien mieux.
- C’est vrai.
Souriant à la gentillesse de
cette femme qu’il ne connaissait pas, Hitonari
chercha son fils du regard.
- Akane ?
- J’ai envoyé ce bon à rien
chercher des glaçons au combini du coin. S’il a eu le
bon réflexe à t’enfouir sous les couvertures le temps que j’arrive, ta cheville
ne pourra pas dégonfler tant qu’on ne fera pas chuter la fièvre que tu as à son
endroit.
- Pourquoi vous vous donnez
tant de peine ?
- Allons, ce n’est rien. Nous
t’avons juste porté les premiers soins avant que nous n’appelions tes parents.
J’ai cru comprendre que tu n’avais pu joindre personne jusqu’ici. S’ils n’ont
pu venir ici, ils ne doivent pas moins être inquiets de ne pas avoir de tes
nouvelles depuis vendredi.
- Non, je ne crois pas. C’est
inutile de les appeler.
- Je comprends que tu ne
veuilles pas les inquiéter inutilement. Mais les parents apprécient de
connaître ce genre de chose. Les mamans surtout.
- Je… Non, ils…
- Je suppose qu’ils habitent
loin pour t’avoir laissé vivre seul dans cet appartement.
- Pas exactement.
Devant le regard
interrogateur de la femme, Hitonari n’eut pas le
courage de lui mentir. Après tout, la vérité n’était pas si terrible. Tous le
disaient même chanceux, alors…
- Ils habitent à la sortie de
la ville, dans le quartier Sud-est.
- C’est un quartier chic. Ils
t’ont donc juste offert ton indépendance ?
- On peut dire ça comme ça.
- Alors s’ils te font
suffisamment confiance pour te laisser vivre seul. Tu dois leur retourner cette
confiance en les prévenant de ce qui t’arrive.
- Non !
- Mais…
- Je vous assure madame.
C’est inutile de les ennuyer avec une simple intoxication alimentaire. Et puis…
Je ne les vois plus depuis quelques temps. Nous avons quelques peu coupé les
ponts. Alors ça ne se ferait pas qu’une étrangère vienne subitement leur parler
de leur fils.
- Je ne comprends pas. Si tu
ne les vois plus, comment fais-tu pour cet appartement ?
- Mon père me paie le loyer.
Comme quoi, aussi détestable je puisse être, c’est bien la preuve qu’il se
soucie toujours de moi !
Devant le visage se voulant confiant
du garçon, la jeune femme n’était pas dupe. Il y avait de la souffrance dans
ses yeux clair d’enfant.
Alors qu’ils discutaient, la
porte du studio s’ouvrit doucement, laissant passer Akane
et son sac de courses.
Ne l’ayant pas entendu, sa
mère et Hitonari poursuivaient leur discussion.
- Depuis combien de temps
n’as-tu pas vu tes parents ?
- Je… Peut-être six mois.
Mais je croise mon père et mon frère lors des matchs de Basket.
A cette réponse, Akane partit se décharger en cuisine.
Son père et son frère ?
Jamais ils ne lui adressaient
la parole quant ils les croisaient au hasard des rencontres régionales !
Et encore cela n’avait du
arriver que deux fois en six mois de lycée.
- Tu ne leur téléphone
jamais, ne serait-ce que pour donner de tes nouvelles à ta mère ?
- Non. Mais j’y remédierais,
je vous le promets.
- Je conçois qu’un jeune de
ton age ne soit pas assidu à ce que tu dois prendre pour une corvée. Mais je
m’étonne qu’aucun d’eux, ne vienne te voir dans ce cas.
- Ce n’est pas de leur faute.
Je n’ai pas suivi la voie qu’ils voulaient pour moi. Je les ai beaucoup déçu.
Alors c’est déjà une chance qu’ils m’aient permit de vivre ici non loin du
lycée que j’avais choisi.
- Hum…
- Ils paient mon loyer et
c’est déjà énorme ! Je ne pourrais pas vivre sans ça.
- Ils te donnent aussi une
petite pension au moins pour tes frais ?
- Bien sur.
Sceptique, la mère le
décrypta des yeux, ce qui valu qu’il ajoute d’une toute petite voix.
- Et puis, je travaille dans
une librairie le week-end. Ca paie largement la nourriture et facture
d’électricité. Je n’ai pas d’autres frais vous savez.
A ces mots, Akane serra les poings. Combien de fois par semaine, il lui
faisait payer ses repas, bento et autres boissons lui
affirmant sans lui demander son avis, que riche comme il l’était, il pouvait
bien faire ça pour lui.
Si ça se trouve, lui avait
plus d’argent et ce dernier était gracieusement offert par sa mère, alors que
celui du blond était gagné par son travail. Pourquoi ne lui avait-il pas parlé
de tout ça plus tôt !
- Et le basket ?
- Pour ça. A partir du moment
où vous avez une paire de basket, il ne vous manque rien. Et sur ce point, mon
père est plus que généreux. Je n’ai même pas besoin de demander pour recevoir régulièrement
un colis avec les dernières paires pour professionnels
- Je vois.
Prenant en main, un bol de
riz encore chaud, elle le tendit à son petit patient.
- Tu devrais essayer de
manger à présent.
- Merci.
- J’ai envoyé Akane te chercher aussi un peu de soda. Pense à en boire
autant que possible, ça ou du thé sucré. Ca ne pourra
que te faire du bien un peu plus de sucre dans le sang.
- D’accord.
Le voyant finalement avaler
son bol de riz nature avec appétit, la mère d’Akane
fut définitivement rassurée.
D’ici demain soir, le gamin
serait en pleine forme.
Après tout, ce genre de
virus, quand on se soignait, ne durait guère plus de 48h.
- Je suis désolée mais je
vais devoir partir. Cela ne te dérange pas si Akane
reste avec toi pour la nuit ? Je serais plus rassurée.
N’osant contredire la femme, Hitonari acquiesça d’un hochement de tête.
- Je repasserais demain voir
comment tu vas. En attendant, tu restes au chaud et continue à manger jusqu’à
satiété.
Acquiesçant de nouveau, Hitonari, profita d’une dernière caresse sur ses cheveux
fins.
Depuis combien d’année sa
mère n’avait-elle pas eu de geste aussi tendre à son égard ?
Dés sa plus tendre enfance,
c’était déjà son père qui se chargeait de son éducation, faite exclusivement de
basket et d’études.
Ce geste offert par une
parfaite étrangère avait eu le don de rouvrir une blessure douloureuse.
Ses parents ne l’aimaient
pas.
Il n’était qu’un sujet de
honte pour la famille.
Un gamin incapable de passer
outre son égoïsme pour leur montrer un tant soit peu de reconnaissance en
agissant comme ils l’attendaient de lui.
Sa mère partie, Akane sortit cet idiot de malade de ses rêves d’une voix
mal assurée.
- T’en veux encore ?
- Hein !!?
A nouveau, il l’avait fait
sursauter.
- Excuse-moi. Je ne voulais pas
te faire peur.
- C’est moi. Je ne t’avais
même pas entendu rentrer.
Gênés sans trop savoir
pourquoi, les deux garçons conservèrent le silence quelques instants, avant qu’Akane ne se décide enfin à agire.
Découvrant une partit des
jambes de son ami, il reposa doucement, une poche de glaçon enfermé dans une
serviette éponge sur la cheville encore enflée.
- Ca va ? Je ne te fais pas
mal ?
- Non.
Bien au contraire, le froid
sur sa cheville qu’il découvrait bandé calmait sensiblement la sensation de
brûlure qui ne le quittait pas jusqu’alors.
Suite à quoi, Akane revint avec un second bol de riz et une canette de
soda.
- Ma mère m’a fait promettre
que tu prennes au moins encore ça.
Acceptant volontiers, Hitonari mangea sa part avant que les médicaments ne
finissent par l’assommer complètement.
Déstabilisé par cette fatigue
subite, il se laissa border par Akane refermant
doucement les yeux.
*-*-*-**-*
Dés qu’elle eut une pause, la
mère d’Akane s’empressa de téléphoner aux renseignements
pour obtenir le numéro de téléphone des parents de l’ami de son fils. Ce
dernier avait beau dire, il était impensable de ne pas tenir au courant ces
derniers de sa situation.
- Allo.
- Monsieur Hiiragi, madame Tachibana à
l’appareil je vous appelle au sujet de votre fils.
- Qu’est-ce qu’il a encore
fait ?
- Rien. Je voulais juste vous
informer qu’il était malade et…
- C’est grave ?
- Non, juste une petite gastro et une…
- Si ce n’est que ça, ce
n’était pas utile de nous ennuyer.
- …cheville foulée.
- Parce que ce crétin a
réussi à se bousiller une cheville à deux mois du championnat ! Ce n’est
qu’un incapable.
- Monsieur, votre fils est
malade et dans l’incapacité de se déplacer facilement. De ce fait, il serait
peut-être indiqué de ne pas le laisser seul ou…
- Il se débrouillera très
bien ! Il a voulu vivre comme il le désirait, qu’il assume ses choix à présent
!
- Pourrais-je parler à votre
femme ? Elle voudra peut-être…
- Bonsoir madame.
Elle n’en revenait pas. Ce
type était un mufle, grossier, ne ressentant pas la moindre inquiétude pour son
fils.
Pauvre petit chat.
Le gamin semblait si
courageux à défendre la bonne réputation de sa famille qui a l’évidence se
moquait bien de son sort.
Son idiot de fils avait
intérêt à prendre un peu soin de lui, s’il ne voulait pas avoir de ses
nouvelles.
*-*-*-*-*
Hitonari avait dormi d’un sommeil agité durant toute la nuit.
Aux mots murmurés dans ses
songes, il ne faisait aucun doute pour Akane que la
discussion eut avec sa mère au sujet de ses parents, lui torturait l’esprit.
Finalement, ce fut à l’aube
que lui s’endormit définitivement à ses cotés.
Au matin, c’est encore un peu
vaseux mais reposé qu’Hitonari rouvrit les yeux.
Au pied de son lit, il trouva
avec surprise Akane profondément endormit, sa tête et
ses avant-bras reposant sur son lit. Il était attendrissant ainsi perdu dans
son sommeil.
Et si calme, si apaisé…
La position n’était pourtant
pas la meilleure pour son dos.
A sa vue, Hitonari
ressentit le désir de glisser ses mains dans les cheveux sans cesse emmêlés de
son partenaire de jeu. Un besoin qu’il ne savait expliquer. Ce n’était pourtant
pas la première fois qu’il ressentait au fond de lui une telle nécessité.
Simplement jusqu’alors, il s’était appliqué à refreiner cette envie.
Mais ce matin, qui pouvait le
voir s’il agissait de la sorte ?
Il souhaitait tant connaître
au moins une fois la sensation d’agir enfin de la sorte…
Il allait finalement se
laisser corrompre par ses envies quand son geste d’approche fut stoppé par le
réveil inopiné du garçon.
Relevant sa tête, bougon, Akane ne comprit pas tout de suite où il se trouvait.
- Pourquoi tu te marres face
de poulpe ?
- Tu as le visage marqué.
- Hum…
Se levant non sans mal, en
raison de courbatures étrangement apparues durant la nuit, Akane
se regarda dans le miroir de la salle de bain pour découvrir effectivement les
marques de sa manche de chemise traverser toute sa joue droite.
Laissant tomber ce détail, il
partit en direction de la kitchenette faire chauffer l’eau du thé et réchauffer
un peu de riz pour leur grand malade.
- Tu devrais te presser.
Sinon tu vas être en retard aux cours.
- Pas envie d’y aller.
- Ce n’est pas toi qui m’as
fait tout un cirque hier pour que je revienne en cours et aux entraînements ?
- Ca va…
Ne cherchant pas à avoir gain
de cause, Akane fit le thé avant d’apporter un
plateau repas près du grand malade.
- Tes médicaments. Avale-les
avec ça et laisse-le tout au pied du lit. Je reviendrais à midi.
- Tu ne manges pas ?
- Pas le temps. Je vais
essayer de repasser chez moi avant d’aller au bahut !
Ce sur quoi, il partit sans
un mot.
A son départ, Hitonari se sentit blessé.
Blessé et ridicule.
A quoi il s’attendait au
juste ?
Akane n’était resté que contraint par sa mère.
Pour quelles autres raisons
sinon… ?
Dépité, il prenait conscience
qu’après la maladie, c’était la dépression qui le guettait s’il ne
réagissait pas.
On pouvait vivre seul !
Il n’était pas le premier ni
le dernier à vivre ainsi.
Il avait déjà eu la chance
d’avoir sa visite et celle de sa mère pour le sortir du marasme où il se
trouvait.
A présent, il pouvait
facilement refaire front seul aux évènements de sa vie.
Parfaitement réveillé après
avoir prit son petit déjeuné, Hitonari sortit
doucement sa cheville de dessous les draps. Bien que la poche de glace ait
complètement fondu, il sentait une nette différence avec la veille.
La chaleur dégagée par
l’entorse était faible et la cheville bien moins douloureuse.
Allant chercher sa crème
antiseptique dans la salle de bain à cloche pied, il se massa longuement avant
de se faire un pansement serrer pour maintenir la récalcitrante.
Ceci fait, il pouvait ranger
sa cuisine et faire la vaisselle avant de partir à la laverie.
Si son appartement n’était
plus l’infection du week-end, le haut tas de linge devant la porte d’entrée
avait fortement besoin qu’on vienne s’occuper de lui !
*-*-*-*-*
Fichus cours !
Akane n’avait voulu passer qu’en coup de vent pour prévenir
professeurs et entraîneur de son absence et des raisons expliquant celle de Hitonari depuis deux jours. Mais la prof de Math avait
réussit à l’intercepter avant sa sortie et le séquestrer le temps de leur
contrôle mensuel. Il aurait de la chance s’il avait la moyenne cette fois-ci
encore.
Enfin, peut-être que Hitonari accepterait de lui donner plus tard des cours
particuliers en échange de son aide actuel pour venir le soigner.
Rentrant finalement jusqu’au
studio du blond, il vit au loin une silhouette de sa connaissance.
Qu’est-ce qu’il fichait dehors
celui-là ! ?
Courrant pour le rejoindre,
c’est essoufflé et en colère qu’il agressa Hitonari.
- Qu’est-ce que tu fous bon
sang !?
- Faut vraiment que je te
réponde ?
- Et après tu vas te plaindre
que t’as mal à la cheville.
- Je ne me suis pas plains à
ce que je sache.
- Ben peut-être que ça ne te
ferait pas de mal de le faire parfois !
Sur ces mots Akane profita de l’effet de surprise de sa réponse pour lui
arracher littéralement son lourd sac de linges des mains et le porter à sa
place.
- Il était prévu que j’y
aille à ta place après les cours, crétin !
- Je ne t’ai rien de
demander.
- Ca t’arracherait la gueule
d’accepter l’aide des autres parfois ?
Hitonari allait lui répondre de s’occuper de ses affaires
quand il stoppa sa marche brutalement.
Devant sa porte, il pouvait
voir son frère l’observer de toute sa hauteur.
Les ayant aussi aperçu, le
jeune homme redescendit les marches pour les rejoindre.
Arrivé au niveau de son frère
cadet, il lui révéla un visage plein de colère.
- Qu’est-ce que tu fais
là Takuya ?
- Ca va ? Tu t’amuses
bien ? Tu ne marches pas si mal pour un malade à moitié mourrant.
- Quoi ?
- Ca t’amuse à ce point de
raconter des bobards aux parents ?
- Je ne comprends pas.
- Ne me prends pas pour un
idiot. On a téléphoné à papa pour le prévenir que t’étais invalide, au point
d’avoir absolument besoin d’aide. Si p’a se doutait d’un canular, maman n’a
cessé de me prendre la tête pour que je vienne m’en assurer. Et à ce que je
vois, c’est encore lui qui avait raison sur ton compte. T’es qu’un crétin si tu
croyais qu’on allait tous accourir pour tes beaux yeux ! Assumes-toi un
peu frangin. Et souviens-toi bien de ce qui arrive à celui qui cri toujours au
loup sans vraie raison !
Ce sur quoi, Takuya le poussa pour qu’il sorte de son chemin.
Compensant le geste d’un
mauvais réflexe, Hitanori serra les dents suite au
pic de douleur fusant de sa cheville. Ne pouvant se rattraper sur rien, il
chuta finalement sur les fesses.
Akane allait dire le fond de sa pensé à cet emmerdeur quand
il le vit tomber. N’ayant pas le temps de le retenir, il s’accroupit aussitôt à
ses cotés.
- Ca va ?
- hmmmm…
A l’évidence non, ça n’allait
pas.
Quel abrutit aussi son frère,
de pousser aussi fort un blessé !
- Tu te crois
malin connard ! T’as pas pensé une seconde que
c’était justement pour n’ennuyer personne qu’il se démène seul malgré sa petite
santé et le risque de repousser le bon rétablissement de sa cheville ?
Mais qu’est-ce qu’un fils à papa peut y comprendre à la fierté qu’il peut avoir
de faire front seul à tout ça, sans soutien de sa famille. Toi t’es nourrit
blanchit par leur fric et leur gentillesse pendant que lui se démène pour mener
de front ses études, le basket et son boulot ! Vous n’êtes que des connards
qui ne le comprennent pas une seule seconde ! Dire que je pensais qu’un
frère c’était quelqu’un sur qui on pouvait compter ! Et votre mère, elle attend
peut-être qu’il crève pour venir prendre un jour de ses nouvelles ? Y’en a
pas un qui se demande ce que ça peut lui faire d’être chaque soir seul. Jamais
attendu par personne, n’ayant jamais l’occasion de parler à qui que ce soit le
soir venu, ne jamais avoir l’occasion de se plaindre ou de se faire
réconforter ? N’oublie pas que c’est vous qui l’avez jeté de chez
vous ! Il est partit contraint et forcé ! Alors à quoi ça te sert de
revenir l’insulter ? Lui qui tient à peine sur ses jambes, tu te permets
même de le pousser comme un moins que rien pour lui bousiller un peu plus sa
cheville ! Tu te prends pour qui pour agir de la sorte ! ?
Casse-toi de là ! Barre-toi d’ici avant que je ne te casse la gueule au
point que vos chers parents ne pourront plus te reconnaître !
Ayant évacué sa colère devant
les yeux grands ouverts de stupeur du blond, Akane
s’agenouilla devant lui pour l’aider à se relever. Mais à l’évidence, le choc
avait été violent et même ça, il n’y arrivait pas.
- Courage vieux. On est
devant chez toi. Si tu te lèves, je pourrais te porter.
Serrant les dents, Hitonari fit de son mieux, mais être resté ajeun trois jours durant lui avait enlevé toutes ses
forces.
Devant cette scène, Takuya regretta quelque peu son mouvement d’humeur.
A les voir cote à cote, il
pensait juste que son frère revenait d’une énième journée d’école buissonnière,
utilisant l’excuse de la maladie pour expliquer son absentéisme au lycée.
S’approchant finalement pour
les aider, il fut durement repoussé par Akane.
- On n’a pas besoin de
toi ! Tu peux dégager !
- Laisse-moi le relever. Tu
n’arrives à rien.
- Tu veux parier ?
- Hitonari,
dit à ton Pitt bull de me laisser t’approcher.
N’osant plus relever son
visage par la présence de trop nombreuses larmes dans ses yeux, Hitonari ne répondit rien. Il avait trop honte.
Honte de découvrir que tout ce
qu’il avait toujours voulu cacher, toute son amertume à devoir vivre seul à
longueur d’année, toute sa douleur à subir le rejet de ses parents, puisse être
aussi visible dans les yeux d’un être aussi peu subtile qu’Akane.
Si lui s’en était rendu compte alors tous devaient le voir.
Pathétique, il était
pathétique.
Ne voyant pas son frère
prendre sa cause, Takuya abandonna l’affaire.
Reculant de deux pas, il
allait partir quand il vit une larme chuter sur le sol.
Il avait beau ne pas voir les
yeux de son frère cachés par ses mèches longues, il ne pouvait y avoir de
doute.
Ce crétin pleurait devant
eux.
Excédé, il repoussa durement Akane pour prendre sans plus de difficulté son frère dans
ses bras pour monter les escaliers.
Le brun avait beau râler, ça irait mille fois plus vite.
- Au lieu de brayer, ramasse
son sac et ouvre moi sa porte !
N’appréciant pas de ne pas
avoir été écouté, Akane n’en fit pas moins ce qu’on
lui demandait.
Mais quand il ouvrit la
porte, il reconnu les soubresauts d’un mauvais signe.
Hitonari qui avait gardé jusque-là le silence bougeait
maladroitement pour sortir des bras de son frère.
- Reste tranquille, je ne
vais pas t’étrangler non plus.
- Repose-le vite abrutit. A
le secouer comme un prunier tu lui as refilé une crise.
- Je t’en prie, je…
Takuya n’eut pas le temps de finir, qu’Hitonari,
s’emparait de la bassine tendue par Akane pour subir
une nouvelle fois les caprices d’un corps qui l’épuisait.
Sous cette révélation son
frère le déposa par terre s’éloignant aussitôt de lui.
- Si c’est pour le traiter
comme un pestiféré, ce n’était pas plus la peine de la jouer prince
sauveur !
Alors qu’Hitonari
sentait la douleur poindre dans son estomac, Akane
repoussa son frère, jusque devant la porte d’entrée, pour refermer à double tour
cette dernière devant lui.
- Et ne revient que si tu
veux un jour lui être vraiment utile !
Enfin débarrassé de la
sangsue, Akane, aida Hitonari
à sa relever pour l’asseoir sur le lit.
Sans dire un mot, ni le juger,
il emporta la bassine dans la salle de bain pour en revenir avec un gant de
toilette pour le rafraîchir.
- Tu n’aurais pas du sortir.
Tu serais resté ici tu n’aurais pas eu a forcer sur ta
cheville.
- Ce n’est pas comme si mes
fringues se lavaient tout seuls…
- Je pensais ce que j’ai dit
avant que l’autre con n’arrive. T’as le droit de te plaindre ou de demander un
peu d’aide parfois. Ca n’enlèvera rien à ce qu’on pense de toi.
- hum.
Soupirant de le voir si
renfermé pour certaines choses, Akane se sentit à
nouveau touché.
Hitonari semblait si fragile ainsi.
Lui qu’on surnommait le
diable blanc dans les frontières d’une raquette…
- T’as faim ?
Un simple mouvement de tête
lui répondit que non.
Face à son échec à garder un
semblant de tenu, Hitonari se laissa retomber sur le
lit pour lui tourner le dos et pleurer en silence.
Il y’en avait marre de tout
ça.
Marre de se faire insulter
jusque devant sa porte par un frère qui n’avait jamais prit sa défense.
Akane ne savait pas quoi faire pour lui remonter le moral.
Instinctivement, il passa sa
main dans les cheveux clairs.
Ignorant la crispation du
blond, il continua quelques instants à agir ainsi avant de diriger toute son
attention sur la cheville blessée.
- Que tu le veuilles ou non.
Tu as maintenant l’interdiction de te reposer sur ton pied gauche ou si ça
continue, tu ne pourras vraiment plus marcher avant des mois.
Parlant doucement, il
déchaussa l’adolescent puis enleva chaussette et bande pour observer avec
attention la cheville. Bien qu’il ne faisait que la frôler, il sentait bien
qu’il lui faisait mal.
La reposant finalement sur
l’épaisseur de la couette du lit, il partit chercher la pommade et les
médicaments prescrit par sa mère.
- Avale ça, pendant que je la
masse un peu.
Hitonari ne voulait pas qu’il le voit
pleurer. Mais à peine lui avait-il tendu le verre qu’Akane
se détournait de lui pour s’occuper de sa cheville. C’est à peine s’il avait
entraperçu son visage.
Agissait-il
volontairement ?
L’idée même étant
réconfortante, Hitonari se laissa aller aux mains
douces s’assoupissant tout doucement.
Quand il se réveilla en
sursaut suite à un bruit de casserole dans sa cuisine, le blond vit apparaître
peu de temps après un Akane à l’évidence satisfait de
lui-même.
- Ma spécialité : ramen au curry. Comme t’as pas encore droit au plat fort,
j’en ai mis à peine, ce sera donc forcément moins bon que d’habitude.
- Ce sera parfait.
Ne se faisant pas prier, Hitonari mangea un bol plein et la moitié d’un second avant
de déclarer forfait.
- Merci.
- Tu te sens comment ?
- Bien. Si je n’avais pas
cette fichue foulure, je pourrais m’entraîner dés ce soir.
- Mouai.
Ne prévaux pas trop de tes forces non plus.
Ils s’observaient sans trop
savoir quoi se dire face à leurs attitudes bien éloignées de leurs habitudes
quand ils décidèrent de s’occuper en regardant quelques matchs à la télé.
La journée touchait à sa fin
quand on tapa à la porte.
- C’est moi.
- M’an ? Qu’est-ce que
tu fous encore ici ?
- Ouvre-moi au lieu de
raconter des âneries !
Aussitôt entrée, l’infirmière
se dirigea vers l’adolescent malade.
- Tu as une petite mine toi.
Tu es encore bien pale.
- Pas la peine de le couver
comme une mère poule. Il va mieux. Ca c’est sa pigmentation naturelle.
- Laisse-moi seule juge de son
état, tu veux !
Toujours aussi sceptique, la
femme prit sa température et comme la veille, l’assomma de questions diverses.
- Tu as mangé
correctement ? Encore mal à l’estomac ? Et cette cheville, comme la
sens-tu ? Il serait préférable que tu fasses venir un médecin pour
t’assurer qu’il n’y a rien de grave. Ce serait dommage de mettre en péril votre
avenir professionnel par un manque de bon sens.
Se dégageant tout doucement
de son emprise, Hitonari la remercia avec soin avant
de la convaincre que tout allait pour le mieux à présent.
- Je vous remercie Akane et vous. Mais tout va bien à présent. J’irais chez le
médecin demain matin et s’il me l’autorise reviendrait en cours l’après-midi.
- Dans ce cas, pense à lui
demander des béquilles pour la soulager de ton poids.
- Bien.
- Je me suis permise de
prévenir ta famille hier soir.
- C’est gentil. Mon frère est
passé me voir à midi.
- Magnifique. J’avais peur
d’avoir fait une erreur. C’est que ton père semble difficilement… accessible.
- Ah qui le dis-tu !
- On ne te parle pas Akane !
- Aille !!
- Vous devriez rentrer à
présent. Vous avez eu une lourde journée de travail.
- Tu ne veux pas que l’on
reste encore un peu te tenir compagnie ? Akane
ne sert pas à grand chose mais pour ce qui est de
jouer acte de présence, il est le champion.
- Ca ira. Je vais passer une
bonne nuit de sommeil pour être en forme demain.
- D’accord.
Sans plus insister, la jeune
femme reprit ses affaires et attendit son fils à l’extérieur.
- Je pourrais rester comme
hier.
- Je n’ai pas besoin de
nounou.
- Mais…
- On se verra demain.
Ok ?
- Bien sur.
Un peu contraint et forcé, Akane répondit à la demande muette d’Hitonari
en sortant enfin de chez lui.
Le lendemain en fin de journée
le blond passa au lycée pour prévenir ses professeurs de son retour le lundi
suivant. Dés lors, aucun des deux adolescents ne fit référence aux quelques
instants privilégiés partagés ces jours passés. Après tout, il n’y avait rien
eu d’exceptionnel. Pas vrai ?
Fin.
[1] : Shabu shabu : petit nom désignant
en japonais dans le texte les fondus japonaises (on cuit généralement tout
plein de chose comme des légumes et tranches fines de viande dans un bouillon,
puis l’on trempe la viande cuite dans une sauce avant de l’avaler :
délicieux !)
Il est prévu que je fasse une
seconde one shot, faisant suite à celle-ci et donnant
à l’ensemble un caractère plus « entier » à l’histoire ^_^’’
Mais comme j’ai énormément de
mal à gérer mon temps en ce moment, je ne peux vous dire si la suite arrivera
dans un mois ou deux. Aussi désolé par avance pour l’attente et sachez que je
ferais tout pour au moins l’écrire avant la fin de l’année ^_^x
@ bientôt
mimi yuy